BORN aide à luuter contre la COVID-19 

Une personne enceinte reçoit le vaccin COVID

Surveillance

Surveillance provinciale

Une femme enceinte regarde par la fenêtre

Source d’information exhaustive sur la santé maternelle, néonatale et pédiatrique en Ontario, BORN est particulièrement bien placé pour recueillir des données qui nous permettent de comprendre les effets de la COVID-19 et de ses vaccins sur les personnes enceintes et leurs nouveau-nés.

En mars 2020, BORN a élaboré un formulaire de rapport de cas spécial pour saisir des renseignements sur la COVID-19 pendant la grossesse. Les hôpitaux et les cabinets de sages-femmes (CSF), entre autres, le remplissent en direct pour ensuite le transférer de manière sécuritaire à BORN.

Les épidémiologistes de BORN maîtrisent le couplage complexe des données (exigeant la connaissance des données à relier, l’expérience des logiciels de couplage et la capacité d’analyser et d’interpréter les données). BORN réussit donc à relier des données COVID-19 de trois sources :

  1. Rapports de cas soumis par le personnel des hôpitaux et les CSF
  2. Tests de COVID-19 positifs de personnes enceintes ou venant d’accoucher (soumis au ministère de la Santé et entrés dans le Système de gestion des cas et contacts
  3. Le dépistage Bébés en santé, enfants en santé : une nouvelle question pour repérer les cas de COVID confirmés lors du congé de l’hôpital (entrés dans la section « grossesses et naissances »  du SIB)

Reconnaissance : Il faut saluer le travail inlassable des spécialistes de la santé qui recueillent des renseignements sur les facteurs de risque et les résultats en soins périnataux et pédiatriques. C’est grâce à leur dévouement aux personnes enceintes et aux nouveau-nés que BORN peut publier des données émergentes pendant une pandémie en pleine ébullition.

Surveillance pancanadienne

Une femme tient un bébé

CANCOVID-Preg est un projet de surveillance national que nous utilisons pour mieux comprendre l’épidémiologie et les résultats liés à la COVID-19 pendant la grossesse et pour fonder sur des données exhaustives nos recommandations aux personnes enceintes et leurs nouveau-nés.   

BORN fournit des données cumulatives à CANCOVID-Preg et, à l’avenir, y soumettra pour analyse supplémentaire un ensemble de données anonymisées, tirées de dossiers individuels et jumelées aux résultats d’accouchement qui s’y rapportent.  L’équipe de BORN aide à dresser les rapports nationaux de CANCOVID-Preg, fondements des politiques publiques et des lignes directrices factuelles qui encadrent les soins cliniques pendant la pandémie.

Selon la Dre Deshayne Fell, spécialiste de la grippe (influenza) et de l’immunisation pendant la grossesse, « L’information récoltée par les hôpitaux et cabinets de sages-femmes en Ontario est critique, non seulement parce qu’elle nous éclaire sur la situation au sein de notre propre population, mais aussi parce qu’elle s’intègre à une stratégie nationale. »

Ailleurs au pays, les infections de COVID-19 pendant la grossesse sont signalées surtout par les bureaux de santé publique. Les informations cliniques sont extraites des dossiers médicaux des grossesses concernées et saisies directement dans une base de données (REDCap). Grâce au Registre BORN, l’Ontario peut compiler des données plus vite et plus facilement.

 

« Nous sommes chanceux d’avoir ces données en Ontario, affirme la Dre Darine El-Chaar, spécialiste de la médecine materno-foetale à l’Hôpital d’Ottawa. Il faut se féliciter du travail qui se fait ici parce qu’il découle d’une approche systématique exemplaire. On espère ainsi pouvoir recueillir des données importantes sans les contraintes et les biais qu’on voit dans la littérature. »

Recherche

Résultats à l’échelle du système

Deux nouveau-nés se collent

De nouvelles politiques et pratiques ont vu le jour en soins périnataux et infantiles durant la pandémie pour protéger les personnes enceintes, les familles et le personnel de la santé. Afin de comprendre l’impact de ces changements, BORN, de concert avec son Maternal Newborn Outcomes Committee, étudie les résultats à l’échelle du système en contexte pandémique. 

L’étude se penche sur diverses questions, dont : Le taux de césariennes a-t-il augmenté depuis le début de la pandémie? Quel est l’impact de la COVID-19 sur le taux de naissances prématurées et de mortinatalités? BORN analysera aussi les admissions aux UNSI, les résultats néonataux, la durée de l’hospitalisation, ainsi que le recours à l’analgésie, à l’anesthésie et au dépistage prénatal d’aneuploïdies communes.

 

Surveillance de la sécurité des vaccins chez les personnes enceintes

Une femme touche un pansement sur un bras

Les personnes enceintes ont un risque élevé de complications liées à la COVID-19, leur taux d’hospitalisation et d’admission aux soins intensifs étant supérieur à celui des personnes non enceintes du même âge. Si de nombreuses personnes enceintes ont déjà reçu un vaccin contre la COVID-19 pour se protéger, plus de données s’imposent pour évaluer l’innocuité et l’efficacité des vaccins au sein de la population.

BORN a reçu du financement (1 à 2 ans) du Groupe de travail fédéral sur l’immunité face à la COVID-19 pour ce travail essentiel. Au moyen du Registre BORN Ontario et des données vaccinales du ministère de la Santé de l’Ontario (COVaxON), une équipe de spécialistes (obstétrique, pédiatrie, vaccination, maladies infectieuses, épidémiologie) se chargera :

  • de comparer les résultats de santé maternelle et infantile des personnes enceintes vaccinées contre ceux des personnes enceintes non vaccinées
  • d’évaluer l’efficacité des vaccins COVID-19 contre les infections pendant la grossesse
  • déterminer le nombre et le profil de personnes ayant reçu le vaccin avant, pendant et peu après la grossesse.

BORN évalue aussi, avec une équipe de la McMaster University, l’efficacité d’une aide à la décision vaccinale pour les personnes enceintes.

 

Adaptation des services de dépistage 

 

Image échographique d’un foetus

En Ontario, le dépistage prénatal se fait normalement en deux étapes, la première étant habituellement le dépistage approfondi du premier trimestre. Toutefois, le début de la pandémie y a perturbé ces services :

  • Certains centres d’imagerie n’offraient plus des échographies de datation et de clarté nucale (CN).
  • La consolidation des laboratoires faisant des prélèvements sanguins en a réduit le nombre.
  • Les personnes enceintes devant s’isoler rataient la période limite pour faire le dépistage CN.

Depuis la première vague de la pandémie, Dépistage prénatal Ontario (DPO) travaille avec le ministère de la Santé (MS) pour procurer aux personnes enceintes l’accès à des services de dépistages efficaces. Un algorithme de dépistage rajusté est entré en vigueur en avril 2020, et il le restera jusqu’au 31 mars 2022. DPO surveille continuellement le recours aux dépistages sous l’algorithme temporaire et en fait rapport régulièrement au MS.

Partage d’expertise

Groupes de travail nationaux et provinciaux

Le personnel de BORN participe à divers groupes de travail nationaux et provinciaux, dont :

Le Maternal-Neonatal COVID-19 Task Force du Provincial Council for Maternal and Child Health (PCMCH)

Ce groupe élabore des recommandations et lignes directrices pour la pratique clinique. Domaines visés jusqu’à présent :

  • Utilisation de l’équipement de protection individuelle  
  • Personnes de soutien pendant le travail des personnes enceintes
  • Allaitement  
  • Séparation de la dyade mère-enfant
  • Dépistage néonatal de la COVID-19

 

CanCOVID

Logo CANCOVID

CanCOVID (logoBORN) fournit des données provinciales anonymisées et de l’expertise épidémiologique qui nous éclairent sur le taux de prévalence canadien de la COVID-19 pendant la grossesse et sur l’impact de ce phénomène sur les personnes enceintes et leurs nouveau-nés.

CanCOVID est une initiative transdisciplinaire axée sur la science ouverte, sa mission étant de renseigner le gouvernement du Canada sur la science et la recherche existantes et émergentes en matière de COVID‑19.

 

Conseils sur les études par observation

Dre Deshayne Fell

En s’inspirant des leçons tirées d’études sur les vaccins contre la grippe, la Dre Deshayne Fell (associée de BORN) et ses collègues ont publié récemment des recommandations pour les scientifiques menant des études par observation sur la vaccination COVID-19 pendant la grossesse. Les recommandations visent à générer des études du monde réel qui produisent des preuves de première qualité sur la vaccination COVID-19 pendant la grossesse— preuves qui sont les pierres angulaires des politiques en matière de santé publique.  

Les études par observation sur les vaccins pendant la grossesse posent des défis particuliers, et ceux-ci s’amplifieront probablement pendant la pandémie. La publication de la Dre Fell propose des conseils sur la structure des études, la collecte de données et les défis analytiques possibles liés à l’analyse de la vaccination COVID-19 pendant la grossesse.

La Dre Fell a siégé à deux groupes de travail de l’OMS sur l’immunisation pendant la grossesse. Sa connaissance approfondie du Registre BORN et son expertise en vaccination et en épidémiologie néonatale font d’elle une personne-ressource des plus qualifiées. Son article démontre comment la communauté scientifique peut collaborer et partager pour atteindre un but commun : comprendre l’impact des vaccins COVID-19 sur les personnes enceintes et les nouveau-nés.

 

Pour le grand public

Dépistage prénatal Ontario : site Web 
Cadre de photos de prestataires de soins autour d’une boîte où est inscrit « Should pregnant people get the COVID-19 vaccine? »

Le site de DPO propose des vidéos et d’autres ressources sur la COVID-19 et la grossesse. On y trouve, par exemple, des vidéoclips (11 langues jusqu’ici) où des spécialistes en soins prénataux soulignent l’importance de la vaccination pour les personnes enceintes.

Appli et site Web OMama 
Appli OMama à l’écran d’un cellulaire

Alimentés de données probantes, l’appli et le site Web OMama renseignent le public sur les grossesses, les naissances et le soin des nouveau-nés, y compris en contexte COVID-19. Voici quelques liens qu’on y suggère :

Médias sociaux
Un gazouillis  de BORN Ontario

BORN et DPO passent aussi par des médias sociaux comme Twitter et Facebook pour diffuser de l’information et renforcer les recommandations de partenaires nationaux et provinciaux au sujet de la COVID-19 pendant la grossesse.

 

 

 


Enceinte pendant la pandémie

Une femme enceinte souriante, mains sur le ventre

Dominique Denver, qui a accouché de son premier bébé à l’été 2021, avoue qu’elle hésitait beaucoup initialement à se faire vacciner contre la COVID-19 : « Il n’y avait pas eu d’essais cliniques pour les personnes enceintes. Oui, on a entendu que certaines personnes dans les essais ont découvert plus tard qu’elles étaient enceintes au moment de leur vaccination, mais pas vraiment plus que ça. »


 

Continuer l’histoire de Dominique

Autre source d’hésitation : les recommandations divergents des organismes professionnels. « J’étais tiraillée, parce que la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada ne recommandait pas au départ le vaccin pendant la grossesse. Par contraste, l’American College of Obstetricians and Gynecologists (ACOG) et, en Angleterre, le Royal College of Obstetricians and Gynecologists (RCOG) le recommandaient, eux. »

Dominique en a discuté avec son obstétricienne, mais est restée indécise : « Ma OB pouvait juste me conseiller de minimiser mon exposition au virus et me dire que l’ultime décision m’appartenait. »

Quand la SOGC s’est ravisée et a commencé à recommander le vaccin COVID, Dominique voyait de l’espoir : « Trois organismes réputés appuyaient maintenant la vaccination pendant la grossesse… voire quatre si on ajoute l’OMS. »

Et quand Dominique a su que les bébés de personnes enceintes ayant été vaccinées héritaient aussi d’anticorps contre la COVID-19, elle a enfin tranché en faveur de la vaccination : « Quelle bonne nouvelle! Les bébés avaient une certaine protection grâce au vaccin donné pendant la grossesse. Voilà le facteur déterminant pour moi. Je voulais donner tous les avantages possibles à mon enfant face à la pandémie. »

Elle avait prévu son vaccin à sa 34e semaine de grossesse, mais avec la troisième vague et ses variants plus contagieux, plus de jeunes personnes se faisaient hospitaliser pour la COVID-19. Vu ces circonstances, Dominique a devancé son vaccin à 30 semaines et cinq jours de gestation.


 

A-t-elle des conseils pour les personnes qui demeurent incertaines? « C’est très personnel comme choix. Comme pour toute décision, il faut comparer le pour et le contre et déterminer ce qui fait pencher la balance. Oui, les vaccins COVID-19 comme tels sont nouveaux, mais pas la science fondamentale de l’immunologie et comment  les vaccins procurent l’immunité. »


 


Analyse de données : coup d’œil derrière le décor

Dre Gillian Alton

Le quotidien de la Dre Gillian Alton est un tourbillon de données sur la COVID-19. Elle est chargée d’importer et de valider pour BORN des données de trois sources :

1. Formulaires de déclaration de cas (venant des hôpitaux, pratiques de sages-femmes et autres organismes)

2. Stratégies de santé publique pour la gestion des cas et contacts (GCC)

3. COVaxON (le registre provincial de vaccination et des effets indésirables).

 

 

Continuer l’histoire de la Dre Alton

La Dre Alton établit les liens et associations entre les données entrantes et celles du Système d’information BORN (SIB). Cela peut sembler assez simple, mais c’est en fait un travail long, complexe et rigoureux. S’ensuivent l’analyse et la récapitulation de ces données, processus tout aussi intenses.

Rien d’étonnant, la soif de telles données est intense, et des parties prenantes de toutes sortes lui demandent de leur en faire la présentation. Elle dresse aussi des sommaires statistiques pour l’initiative de surveillance nationale CANCOVID-Preg.

Pour expliquer le besoin de données propres à l’Ontario, la Dre Alton fait valoir la variation spatio-temporelle.


« La maladie a varié en temps et en intensité d’une province à l’autre. La prévalence de maladie, tant chez les personnes enceintes que dans la grande population, n’a pas été la même dans chaque région. Enfin, les politiques de santé publique ont différé parmi les provinces. Il nous faut donc des données solides propres à l’Ontario pour que les décisions et politiques aient des assises solides. De plus, pour bien surveiller les choses à l’échelle de la population, il faut une abondance de données de grande qualité, d’où l’importance d’en recueillir spécifiquement pour l’Ontario. »

La Dre Alton admet qu’il est difficile de suivre le rythme fou de la science, de la recherche et des politiques, tout comme la durée imprévisible de la pandémie. Mais elle sait que son travail est critique, et elle en retire une grande valorisation personnelle et professionnelle sachant qu’il aide à améliorer les résultats en santé pour les personnes enceintes et les nouveau-nés en Ontario.

Elle souligne d’emblée aussi le travail et le dévouement remarquables de toutes les personnes dans les hôpitaux et cabinets de sages-femmes qui soumettent les données.

« La surveillance de la COVID pendant la grossesse ne pourrait pas se faire sans l’engagement infatigable des hôpitaux et pratiques de sages-femmes. Avec eux, pas moins de 91 organismes alimentent le SIB de rapports de cas et de données sur les naissances. Notre système de santé a presque éclaté à cause de la pandémie, mais nos partenaires ont tenu le coup et nous ont fourni des données critiques sur la COVID pendant la grossesse. Nous avons reçu jusqu’ici 750 rapports de cas, que nous pouvons aussi jumeler aux données de santé publique sur le dépistage. L’entrée et le téléchargement efficaces des données sur les accouchements et les naissances par nos partenaires y sont pour tout. »

Pour la Dre Alton, la surveillance de la COVID pendant les grossesses représente un travail d’équipe prodigieux, et elle se dit émerveillée par une telle collaboration au profit des soins périnataux et infantiles en Ontario.